Bison et Zouzette

Bison et Zouzette

Au boulot ! (Partie 1)

On a mis le temps mais il faut quand même qu’on en parle… on a aussi nos lundis matins ! Plus souvent sous le soleil que la grisaille il va sans dire… le travail est sans conteste moins pénible au soleil ! (sauf si on est couvreur… ben oui !)

 

Chapitre 1 (par Amandine)

 

L’infirmier et son hôpital de brousse

 

Ses Crocs noires vont et viennent entre le service de chirurgie et celui des urgences. Occasionnellement, elles sont relayées par des sabots de bloc opératoire. Infirmier et infirmier anesthésiste, Pierre a retrouvé ses fonctions sous les tropiques (en brousse qui plus est) et il en est ravi !

 

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Vous voulez une idée de son quotidien ? Attachez vos estomacs ! Des abcès surinfectés, des accidentés de la route (très souvent en lien avec un taux d’alcoolémie indécent), des abcès surinfectés, des blessures au niveau des pieds (les Mélanésiens marchent pieds-nus… en mode broussard), des abcès surinfectés, des malades du diabète (tous les produits sont plus sucrés ici qu’en métropole, un véritable fléau) et… encore des abcès surinfectés.

En fait, les locaux attendent souvent longtemps avant de se déplacer à l’hôpital ou préfèrent d’abord essayer les remèdes de l’homme-médecine de leur tribu mais après deux semaines d’application infructueuse de terre sur un abcès purulent, il ne reste plus qu’à faire un tour aux urgences de l’hôpital.

 

De temps en temps, une intervention hors du commun vient améliorer l’ordinaire de nos professionnels en blouse blanche. Ainsi le prix de l’intervention la plus originale a été décernée à un gendarme de retour « d’un coup’d’pêche » avec un copain avec un hameçon en travers de la joue ! C’est quoi le dicton déjà ? L’arroseur…

 

Le monde des infirmiers a ses secrets qui sont parfois difficiles à décrypter pour le commun des mortels. J’aimerais partager avec vous une conversation que j’ai eu l’occasion de surprendre entre professionnels de la santé :

 

- J’ai trop les nerfs : juste au moment où je termine mon service, le SAMU arrive avec 3 accidentés graves. (Comprenez ici que l’infirmier regrette de ne pas avoir eu à gérer ces accidentés… Non ? Vous ne comprenez pas ? C’est que vous êtes comme moi : sain d’es… euh, je veux dire : pas un infirmier dans l’âme.)

- Ah merde ! Pas de chance ! (Cet interlocuteur comprend la détresse de son collègue, il est… infirmier dans l’âme) Sinon ça allait la journée ?
- Ouais mais on a dû faire évassaner* un patient en mauvais état. Et toi ?
- Ah ouais une évassan, cool ! Moi ça va, j’ai raclé du pus toute la matinée, la routine.

 

* Verbe transitif dérivé du terme « évacuation sanitaire » signifiant que le patient a été transféré à Nouméa pour des soins approfondis. (A ce niveau là, tout commentaire serait superflu !)

 

Comme vous pouvez donc le constater, l’ambiance est bonne au sein du personnel ! Il n’y a guère que les caprices occasionnels des chirurgiens pour venir semer un peu de trouble dans cette harmonie ambiante. Petit clin d’œil à Samba, originaire du Sénégal qui encourage ses troupes de ses conseils avisés :

« Mais qu’est ce que tu fais là ? Vas-y franchement ! Quand on fait un pansement ça doit faire mal, sinon ça vaut rien ! C’est comme ça dans mon pays ! »

 

Pour finir, vivre avec un infirmier présente des avantages indéniables. Mon dernier coup de cœur : l’acquisition 100% gratuite et recyclée d’une glacière de qualité professionnelle.

 

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Il s’agit d’un carton de transport de vaccins que Pierre a récupéré avec des pains de glace et qui nous permet de tenir des aliments au frais pendant 3 jours entiers lorsque nous partons en vadrouille le week-end. Un véritable petit frigo portatif !

 

Gros bisous et à bientôt !

Je vous préviens, le prochain article va parler « bijoux »…



07/12/2016
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