Bison et Zouzette

Bison et Zouzette

GR® Nord

ENFIN ! Après deux tentatives avortées pour cas de force majeure : en janvier à cause des crues liées aux fortes pluies et début mai à cause du cyclone Donna qui passait par là, nous avons ENFIN eu la possibilité de parcourir le sentier de Grande Randonnée de la Province Nord. Spéciale dédicace à Kat et Vincent… on aurait adoré partager cette marche avec vous. On n’a pas arrêté de penser à vous !

 

Il faut croire que notre obstination a eu raison des mauvaises conditions météorologiques car nous avons marché 4 jours sous un temps ensoleillé, avec des températures idéales même si les nuits en hamac nous ont semblé un peu fraîches… Rien de plus normal : ici c’est l’hiver depuis le 21 juin. Ce GR se situe dans la chaîne montagneuse surplombant la côte Est. Les paysages sont variés : on traverse beaucoup de forêts tropicales humides mais aussi de savanes à niaoulis. On a même rencontré quelques pins (des vrais comme chez nous) ce qui est assez rare ici.

 

Savane à niaoulis derrière une mini pinède !

Forêt tropicale… « Là ! Tout n’est qu’ordre et beauté. Luxe, calme et volupté… »

Le sentier est très bien aménagé. Les étapes sont d’une longueur raisonnable : 20 km pour en moyenne 900 m de dénivelé par jour. Cela laisse le temps de faire des pauses pour profiter pleinement des points de vue, de la végétation luxuriante et de la faune locale. Nous avons croisé la route d’une biche, d’un cerf et de plusieurs cochons sauvages. On a râlé après les jacassements des corbeaux calédoniens, en scrutant à l’inverse la présence de perruches vertes et rose.

 

Ce que j’aime pardessus tout ce sont les paysages de rivières entre roches et forêt, les trous d’eau et leur irrésistible invitation à la baignade…

 

Ce que Pierre aime pardessus tout c’est de se balader toute la journée torse-nu avec son sac à dos...

 

Cette marche a aussi été l’occasion d’approcher la vie en tribu puisque chaque étape du GR se termine dans une localité où sont aménagés un faré et une case pour les randonneurs. Nous avons ainsi dormi dans les tribus de St Thomas, Pombeï et Ouanache.

 

Faré d’accueil à l’avant d’une case traditionnelle

Pour la nuit, nous avions nos hamacs. Avec les sacs de couchage glissés dedans, cela passait tout juste d’un point de vue température. Même Pierre a eu un peu froid avec son duvet d’été, c’est dire !

 

Côté gastronomie, nous avons pris des repas sur place : ignames, taros, salade de christophine et de pommes-cythère, cerf ou crevettes. Mention spéciale pour le yaourt maison aux fruits de la passion ! C’était particulièrement agréable d’être accueilli dans ces villages mélanésiens. Le dernier soir, nous avons pu discuter avec Jacques qui est membre du sénat coutumier (haute autorité « administrative » kanake). Nous en avons appris un peu plus sur l’organisation de la société tribale du pays. La constitution de ce sénat traduit la volonté d’être reconnu comme le peuple premier de l’île et le souhait d’un rééquilibrage des droits entre les kanaks et les autres populations, quelles que soit la tendance politique du moment.

 

« L’économie de marché et l'argent ont été progressivement intégrés dans la société kanake, provoquant la transformation de pratiques ancestrales. Ils ont introduit la notion d'individualité, au détriment de l’intérêt collectif (famille, clan, tribu), pour l'acquisition de biens matériels. Petit à petit, le rapport que l'homme kanak entretenait avec sa terre s’est ainsi transformé. » Extrait du guide du GR Nord

 

Une photo qui illustre un peu le propos précédent. Trois symboles : jalonnette de balisage, sculpture mélanésienne traditionnelle et douilles de fusil… Convergences entre patrimoine culturel traditionnel et « modernité » importée par les colons.

Sur le GR, il n’y a pas souvent de pont et la traversée des cours d’eau se fait à gué. Il faut donc se déchausser plusieurs fois dans la journée. Pieds nus sur les galets avec mes ampoules… j’ai connu des moments difficiles ! Quand il pleut, les crues peuvent être brutales et le franchissement des rivières peut vite devenir dangereux. Il existe de petits abris le long du sentier en cas d’augmentation rapide du débit des eaux.

 

Tribu de Pombeï (en bas à gauche, le faré et la case d’accueil)

Rivière à l’entrée de Pombeï et balisage XXL sur l'autre rive

Nous avons bien profité de ces quatre jours de marche. Nous les avons un peu abordés comme un pèlerinage d’au revoir à la Grande Terre. Il nous reste moins de deux semaines à passer à Koumac. Après quoi nous partirons déposer nos valises à Nouméa, avant de prendre l’avion pour passer la plus grande partie du mois de juillet à Lifou et Maré, deux îles au large de la côte Est de la Grande Terre.

 

La voiture est vendue, ce qui rend plus palpable l’imminence de notre départ ! Depuis quelques temps, mon regard commence à s’accrocher à tous les détails. C’est comme si je voulais garder une trace de tout ce qui va de soi depuis un an mais qui nous manquera une fois de retour. Parmi tant d’autre : la porte de l’appartement toujours ouverte sur l’extérieur, le ciel remplit d’étoiles grâce à la faible pollution lumineuse, le linge propre qui sèche en 1h dans le vent tiède, les bonjours souriants des passants.

 

On vous embrasse et on peut maintenant vous dire concrètement : à bientôt !

 



28/06/2017
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