Bison et Zouzette

Bison et Zouzette

Portrait chinois

L’été est bien installé. Ce qui signifie qu’il devient de plus en plus aléatoire de prévoir des week-ends d’activités et de balades, car il pleut très régulièrement et en quantité importante. Après deux, trois jours de pluie non-stop, le taux d’humidité dans l’air est autour de 90%. Quelques jours plus tard, les larves de moustiques se transforment en petits bataillons de soldats assoiffés de sang. La dengue c’est notre grippe des tropiques ! Pierre est passé en code rouge : moustiquaire au dessus du lit, artillerie de spirales et autres sprays anti-moustiques sans compter les « clac », « splatch » et les « saleté, il m’a piqué !» qui envahissent notre quotidien.

 

Nous avons abandonné l’idée d’aller faire 4 jours de randonnée. Pierre avait posé des congés mais les creeks sont en crue et les chemins recouverts de végétation. Et puis quand il sort, le soleil cogne très fort. Il fait chaud ! Ca vous fait peut-être rêver… mais il faut imaginer que c’est le genre de chaleur qui peut déclencher une dispute pour savoir qui va sortir la salade du frigo ou créer des petits abcès infectieux sous les aisselles après épilation car l’endroit reste moite en permanence et qu’une petite plaie ne cicatrise pas normalement.

 

Alors en attendant des jours meilleurs, on en profite pour vous écrire. Parce que malgré tout : on l’aime notre Nouvelle-Calédonie et on a encore des choses à en dire.

 

Cette fois, je vous propose un petit tour du Caillou sous forme de portrait chinois. Suivez le guide !

 

Si la Nouvelle-Calédonie était un arbre, elle serait...

 

... un pin colonnaire. Sur 19 espèces recensées au monde, 13 sont endémiques de la Nouvelle-Calédonie. Symbole végétal de l’île, c’est un arbre qui a fière allure à condition qu’on n’essaye pas de le transformer en sapin de Noël. L’île des Pins, au sud de la Grande Terre calédonienne, lui doit son nom car ses côtes en sont peuplées.

 

A droite dans son milieu naturel et à gauche en arbre de Noël à Koumac :

 

 

Si la Nouvelle-Calédonie était un animal, elle serait...

 

...un cagou. Il s’agit d’un oiseau gris-blanc assez gros qui, non content d’avoir un nom assez ringard, se distingue par son incapacité à voler et son cri caractéristique ressemblant à un aboiement de chien. Un oiseau qui ne vole pas et qui aboie… c’est un oiseau qui ne devrait plus exister depuis longtemps tant il est inadapté. Mais le cagou défie Darwin puisqu’il s’agit d’une espèce protégée. Emblème national quand même ! Mon opinion est qu’il s’agit d’une espèce assez navrante. Je lui préfère le Vlou qui porte un nom plus sympa. En plus il laisse derrière lui de belles plumes vertes et jaunes. Joli pour faire des boucles d’oreilles ! En relisant ces lignes je prends conscience du caractère très primitif de mon jugement en matière d’ornithologie.

 

Photo : 20minutes.fr

Si la Nouvelle-Calédonie était une maladie, elle serait...

 

...la gratte. Une maladie assez mystérieuse transmise par certaines espèces de poissons du lagon. Elle provient d’une toxine qui s’accumule dans les organismes des poissons et se transmet à l’homme au moment de leur consommation. Les manifestations de la gratte ne donnent pas envie de s’y frotter : goût métallique dans la bouche, démangeaisons généralisées, sensations de picotements intenses au toucher d'objets froids, intolérance au contact de l’eau. Ces symptômes sont sans cesse réactivés en cas de consommation de boissons alcoolisées ou de poisson quel qu’il soit (même sain). Et sur quelle durée ? Deux à trois mois !

 

Pour savoir si un poisson est gratteux, les calédoniens vous donnent toutes sortes de trucs et astuces : mettre sa langue sur le foie du poisson et le jeter si ça pique ; donner un morceau au chat ou aux fourmis et le jeter s’ils ne le mangent pas ;  partager le poisson avec son voisin, attendre de le saluer le lendemain et s’il est en bonne santé : consommer sa partie de poisson ! Ainsi s’établit la règle d’or suivante : toujours se méfier des voisins trop généreux !

 

En alternative :

 

Si la Nouvelle-Calédonie était une tradition, elle serait...

 

...la coutume. A l’origine il s’agissait d’un système d’échange de femmes et d’ignames destiné à pacifier les relations entre les tribus. Trait commun entre les Kanaks et « nos ancêtres les Gaulois », ils étaient divisés en de nombreux groupes et peu enclins à s’unir. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Au mieux, le voyageur instruit fera la coutume c'est-à-dire qu’il offrira au Conseil de la tribu : paréo, tabac à mâcher et autres attentions traduisant son respect de la tradition, sinon il laissera simplement quelques billets pour avoir le droit de fouler les terres coutumières. Il faut savoir que les calédoniens ont un fort sens de la propriété privée et de la préservation des terres et du patrimoine. Par ailleurs, certains endroits sont « tabou », ce qui signifie simplement que personne n’a le droit de s’y rendre en raison de leur caractère sacré.

 

Photo : http://pacificfamilly.over-blog.com/article-26608919.html

Si la Nouvelle-Calédonie était une boisson, elle serait...

 

...le kava. Il s’agit d’une racine qui, une fois écrasée et préparée de façon adéquate, se consomme sous forme liquide dans un petit bol. A ce sujet, les gens disent qu’ils vont « lever une selle » au moment d’aller boire une lampée de kava !?!

 

Après avoir pris quelques renseignements, il semblerait que cette expression soit dérivée de « to raise a shell » puisque le kava est originaire du Vanuatu et qu’on le consommait à l’origine dans des coquillages. Comme on dit ici : « Couane, touque, trique, go ! Tink you bien tout l’mande ! »* Trait commun entre les calédoniens et les français : leur aisance à entrer dans les langues étrangères !

 

Bref, le kava agit comme un décontractant musculaire. Il se consomme dans un Nakamal au crépuscule après une journée de travail harassante. Il faut lever 5 ou 6 selles pour avoir un vrai effet… si votre estomac ne vous a pas arrêté avant ! Le kava a un goût proche de l’élixir du Suédois pour ceux qui connaissent.

 

Nakamal chez Ken

Si la Nouvelle-Calédonie était un sport, elle serait...

 

...le cricket féminin en robe mission. Et oui, il y a l’influence anglaise qui est passée par le Pacifique. N’oubliez pas que nous sommes proches de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande… anciens fiefs coloniaux de la Grande-Bretagne. Pour moi le cricket est déjà un sport mystérieux en soi.  Joué en robe… il revêt un caractère carrément surréaliste. Figurant donc en tête de ma « To do list » : assister à un match de cricket !

 

Photo : Ph.Giraud / Iconvalley.com

N’oubliez pas écharpes et bonnets en sortant, il semble que les températures de métropole soient inversement proportionnelles aux nôtres. On espère que cet article vous trouve en bonne santé ! Prenez bien soin de vous…

Tata !

 

* Tonton Marcel dans la BD Brousse en Folie

 



21/01/2017
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